Citation :
« La ménagère [...] dénonce l'esclavagisation des femmes dans l'espace privé. Le personnage principal est la figure politique de la ménagère : une femme au service de son mari. Puisque c'est lui qui va travailler, elle n'a probablement pas d'autonomie financière. La ménagère est complètement déconnectée de l'espace public. Elle est emprisonnée dans la monotonie de la répétition des tâches domestiques. Mais elle exprime sa volonté d'émancipation en rêvant d'une autre vie où elle serait active dans la sphère publique. Elle s'évade dans ses pensées et s'imagine danseuse, chanteuse ou comédienne. La réalisatrice propose une chorégraphie rythmée d'une ménagère qui déploie ses actions au coeur de gestes répétitifs. Le malaise de son non-épanouissement personnel et l'isolement de son quotidien sont omniprésents. Cathy Bennett met en images un discours féministe sur l'aliénation des femmes dans le travail ménager et la perte d'identité dans l'espace privé. »
-- Marie-Josée Saint-Pierre

Source :
SAINT-PIERRE, Marie-Josée. « La ménagère : l'identité et le sexage » , dans Cinéma d'animation, féminismes et conditions de création : les réalisatrices de l'Office national du film du Canada (1970-1979), 2021. Thèse de doctorat, Université du Québec à Montréal. (p. 299)