Réalisé par Anne Claire Poirier |
Canada, 1989 (documentaire, 86 minutes, couleurs / noir et blanc, français) |
Image : © Office national du film du Canada |
Description du film : « Il y a longtemps que les hommes parlent des femmes; il y a moins longtemps que les femmes le font d'elles-mêmes. Mais, de toute évidence, on ne parle pas le même langage. Il y a longtemps que je t'aime décrypte les images pour le dire. Avec une centaine d'extraits de plus de soixante films pour suivre l'évolution du regard porté par le cinéma de l'ONF, depuis cinquante ans tant sur la condition féminine que sur la condition masculine. » -- Office national du film du Canada (source) |
Générique (partiel) : | |
Produit par : | Josée Beaudet |
Montage images : | Dominique Sicotte |
Musique : | Marie Bernard |
Société de production : | Office national du film du Canada / National Film Board of Canada |
« [En regardant Il y a longtemps que je t'aime] j'ai ressenti une immense tristesse en pensant aux hommes, aux femmes et à l'ONF. J'étais triste de notre impotence, de notre handicap à dire autre chose que des bêtises sur celles qui nous mettent au monde, qui partagent nos vies, qui éduquent nos enfants... Triste pour les femmes qui, elles, ont tant de choses à dire. Triste pour l'ONF et pour les cinéastes masculins qui occupent toujours les principaux postes. Si l'Office est aujourd'hui moribond, ils en sont grandement responsables. À de rares exceptions près, l'évolution des images et du propos de l'ONF depuis 15 ans est essentiellement le fait des femmes. Certains cinéastes parlent encore du bois, alors que 80 % des Québécois habitent en ville! Et, en filigrane d'Il y a longtemps... j'ai senti toute la solitude d'Anne Claire pendant toutes ces années. »
-- Robert Favreau
(source)
« Si on parle d'émotion en opposition... à réflexion, [en regardant Il y a longtemps que je t'aime] j'ai ressenti une certaine colère devant les séquences où l'on globalise l'attitude des hommes par rapport à celle des femmes, devant les scènes de striptease et d'aliénation, par exemple : pour moi, elles sont le fait d'une classe sociale plutôt que de l'ensemble des hommes. Et elles ont été tournées en pleine période de répression sexuelle... »
-- Jacques Godbout
(source)
« Évitant habilement le piège du radicalisme stérile, Il y a longtemps que je t'aime propose une prise de conscience collective de la place des femmes dans l'industrie du cinéma québécois, devant et derrière les caméras. Et, bien sûr, dans la vraie vie. »
-- Huguette Roberge
(source)
« Je pense que depuis très longtemps, [Anne Claire Poirier] voulait dire combien les hommes cinéastes n'avaient pas beaucoup de considération pour les femmes. Le 50e anniversaire de l'ONF était le moment idéal. Il y a de belles exceptions, comme Fernand Dansereau qui a montré Monique Mercure en ménagère superbe dans C'est pas le temps des romans, ou encore Claude Jutra avec Mon oncle Antoine... Et Dieu que nous aurions pu être plus féroces! Bien des cinéastes nous l'ont dit. Il y avait, dans Taureau, une scène quasi porno qu'on a choisi d'omettre, tout comme d'autres scènes vraiment 'délicieuses' dans L'art de former des épouses parfaites (1952), où l'on apprenait aux femmes d'apporter la pipe et les pantoufles aux maris... Tout le monde sait que le montage permet de tout trafiquer. On a eu le souci constant de respecter le propos des films dont on choisissait un extrait, des laisser des extraits assez longs pour ne pas leur faire dire autre chose. »
-- Dominique Sicotte
(source)